Jean-Marie Tjibaou (1936-1989) est un des grands leaders politiques défendant l’identité kanak. Non violent, Tjibaou voit dans le rayonnement de la culture un outil essentiel à l’affirmation de l’identité kanak. En 1975, il organise le festival Melanesia 2000 qui accueille 50 000 spectateurs et marque la renaissance culturelle kanak. Ce succès lance Tjibaou vers une carrière politique ; avec l’Union calédonienne, il revendique l’indépendance de son pays. Président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) entre 1984 et 1989, il affronte cette période en présentant un projet de constitution “Kanaky” auprès de l’ONU. Il veut aussi pousser l’État français à lancer un référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie. Après un épisode dramatique (la prise d’otages d’Ouvéa), la signature des accords de Matignon le 26 juin 1988 planifie un référendum sur l’autodétermination dans les dix ans à venir et un apaisement des relations entre la Nouvelle-Calédonie et la France. Mais certains indépendantistes n’acceptent pas cette signature qu’ils interprètent comme un renoncement. Lors de la levée du deuil des victimes d’Ouvéa, Jean-Marie Tjibaou et son secrétaire général Yeiwéné Yeiwéné sont assassinés.